Clermont la qualification sinon rien, l’UBB vers un 20/20, le retour de Farrell : les informations avant ce week-end

Dos au mur après sa défaite sans bonus à Bath (40-21), Clermont se doit de s’imposer face à Bristol, s’il veut espérer entrevoir une qualification pour les huitièmes de finale de Champions Cup. Une défaite, et les Auvergnats seraient dès lors éliminés de toutes compétitions continentales. Si fébriles en championnat et en Champions Cup, en panne de victoires, le Racing 92 conserve tout de même une chance de voir le prochain tour. Il faudra pour cela battre les Stormers. De son côté, l’Union Bordeaux-Bègles peut réussir une impressionnant 20/20 si elle parvient à venir à bout des Sharks. Les Girondins sont en pôle pour terminer meilleurs premiers. Anthony Watson, l’ailier polyvalent anglais (56 sélections), a mis un terme à sa carrière à seulement 30 ans, alors qu’Owen Farrell va effectuer son retour avec le Racing 92. Enfin, petit focus sur Baptiste Serin, qui porte le RCT depuis plusieurs semaines et qui essaiera d’être une nouvelle fois décisif pour conforter les gars de la Rade à la première place de sa poule. Voici les informations à ne pas manquer avant ce week-end.

Clermont la qualif sinon rien

La campagne européenne de l’AS Clermont avait pourtant tellement bien démarré. Au Michelin, les Jaunards n’ont dans un premier fait qu’une bouchée de Trévise, s’imposant avec bonus (28-0), surfant sur leur dynamique positive en championnat et laissant espérer un avenir prometteur en Champions Cup. Une semaine plus tard, les joueurs de Christophe Urios, ont fait mieux que résister à l’Aviva Stadium, dans l’antre dublinoise, face à un Leinster décevant (15-7). Malgré la belle performance, face à l’un des cadors et immenses favoris au titre, les Auvergnats n’ont ramené aucun point de leur périple irlandais. La semaine passée, en déplacement à Bath, face au leader de Premiership, dirigé par le chef d’orchestre Finn Russell, Clermont a livré une partie décevante, handicapé par l’expulsion précoce d’Akhaladze, peu avant la demi-heure de jeu (26e). Venus avec des ambitions dans la ville thermale anglaise, Baptiste Jauneau et sa troupe se sont tirés une sacré balle dans le pied en vue de la qualification. Un revers à 0 point (40-21) qui laisse l’ASM englué à cette cinquième place, seulement cinq unités au compteur, à deux points de Trévise et Bath, respectivement quatrième et troisième.

Inutile de dire que la réception de Bristol, ce samedi (16h15), s’avère décisive dans l’optique d’une qualification en huitièmes de finale. Les Britanniques, derniers, possèdent cependant le même nombre de points que les Clermontois dans une poule 2 ultra serrée. Bristol ? C’est tout simplement le deuxième de Premiership, équipe caractérisée par son appétence pour le jeu en outrance. En conférence de presse, Christophe Urios ne s’y trompait pas : « Ils jouent beaucoup […] Je les ai joués avec Bordeaux-Bègles puis en Challenge Cup avec Clermont, et aujourd’hui ils jouent encore plus (rires). Ils utilisent très peu le jeu au pied, c’est un collectif très fort sur l’attaque avec beaucoup d’alternance, même depuis leur en-but. »

Autant dire qu’il faudra être prêt physiquement pour répondre à ce jeu éprouvant et au rythme effréné que s’apprêtent à mettre en place les Bears. En cas de succès, il faudra espérer une défaite de Trévise, qui reçoit des Rochelais revanchards, ou un revers à moins de deux points de Bath (si Clermont ne prend pas le bonus offensif) au Leinster. Autant dire, que les Clermontois ont encore les cartes en main. En revanche, une défaite, à moins de deux points, les éliminerait définitivement de toutes compétitions, Bristol leur chipant cette cinquième place, synonyme de phases finales de Challenge Cup. Ce sera donc une qualification en huitièmes, sinon rien pour des Clermontois, séduisants en championnat et qui voudront également s’affirmer de nouveau comme un cador sur le plan continental. Une occasion aussi de tester la profondeur d’effectif, Darricarrère, Moala, Lanen, Montagne ou Sowakula étant blessés.

Le Racing en panne de victoire vers une qualification inattendue ?

L’exercice 2024-2025 du Racing 92 s’apparente à un long chemin de croix. Toujours qualifié pour les phases finales de Top 14 depuis sa remontée dans l’élite en 2009, le club des Hauts-de-Seine est en mauvaise posture cette année et n’a toujours pas remporté le moindre match depuis plus d’un mois et demi, toutes compétitions confondues ! Une éternité. C’était le 7 décembre, en Champions Cup justement, face aux Harlequins à Créteil (23-12). En Top 14, c’est pire, puisque depuis leur succès à Pau, le 2 novembre (23-33), ils n’ont plus connu la victoire en championnat.

Se rajoute à cela le licenciement de Camille Chat, le départ officialisé de Laurent Travers et les questions autour du management de Stuart Lancaster. Bref, vous l’aurez compris, les Ciel et Blanc vivent une saison agitée, bien loin des ambitions initiales. Cette Champions Cup aurait pu être une bouffée d’oxygène, une bouée de sauvetage, une compétition pour se refaire la cerise et reprendre en confiance. Mais même là, les Racingmen pataugent, et pointent à la dernière place de leur groupe, sixièmes avec quatre petits points.

Après une déculottée à Sale au cours de la deuxième journée, le Racing a de nouveau vécu un déplacement à 0 point, vendredi dernier à Glasgow. Face au champion d’URC et avec une formation remodelée, les protégés de Lancaster ont dans un premier temps, pris l’eau de toute part (29-7), avant de revenir en fin de rencontre (29-19 score final). Trop tard, pour ramener le moindre point d’Écosse. Mais, ironie de l’histoire, le Racing est loin d’être larguée dans une poule 4 dominée outrageusement par Toulon et Glasgow, assurés des deux premières places. Derrière quatre équipes se tiennent en un point. Les Harlequins troisièmes, les Stormers, quatrièmes et Sale, cinquième, comptent tous cinq unités.

Les coéquipiers de Nolan Le Garrec reçoivent donc les Stormers ce samedi soir (21h). Des Sud-africains, qui, excepté ce large succès contre Sale (40-0), n’ont pas réellement existé dans cette Champions Cup. À l’image de leurs compatriotes, la franchise basée au Cap, ne brillent pas dans la compétition. Rendez-vous compte. En neuf matchs, les provinces sud-africaines n’en ont remporté que deux. Le Racing 92, a donc plus que jamais une carte à jouer.

Imaginez. Les Harlequins chutent sur leur pelouse face à Glasgow, Sale, trébuche également sur ses terres contre Toulon et le Racing s’impose. Les Ciel et Blanc, malgré une campagne décevante, pourraient alors grimper à la troisième place. Nous n’en sommes pas là, certes mais un succès contre les Stormers leur assurerait déjà une place en Challenge Cup. Avant d’espérer davantage donc.

A lire :  Henry Arundell quitte le Racing 92 pour Bath : un retour aux sources pour l'ailier anglais

Farrell de retour

Cette partie sera aussi l’occasion de voir Owen Farrell de retour sur un terrain de rugby. Opéré d’une pubalgie en novembre, l’ouvreur anglais a manqué plusieurs semaines de compétition. Titularisé à l’ouverture, il sera chargé de mener la ligne d’attaque francilienne.

Peu en vu depuis le début de saison sous ses nouvelles couleurs, l’ancien joueur des Saracens se sait attendu. Il devra aider sa formation à relever la tête et se qualifier en phases finales. Ses pépins physiques derrière lui, le joueur aux 112 sélections avec le XV de la Rose et aux 1237 points au niveau international sera-t-il capable d’hausser son niveau ? C’est tout ce que les fans du club francilien demandent.

Anthony Watson contraint de mettre un terme à sa carrière

C’est la petite bombe du jour. L’ailier ou arrière international anglais Anthony Watson (30 ans, 56 sélections), a été contraint de mettre un terme à sa carrière pour « raisons médicales ». C’est en effet ce qu’a annoncé son club des Leicester Tigers sur les réseaux sociaux. La fédération anglaise de rugby, a également remercié son ancien joueur (1m88-93kg) : « Merci pour les merveilleux souvenirs ». Steve Borthwick, son sélectionneur, lui a rendu un vibrant hommage « J’ai eu la chance d’avoir entraîné Anthony à la fois aux Leicester Tigers et avec l’Angleterre. C’est un professionnel humble et travailleur qui est universellement apprécié et admiré dans le rugby ». Avant de lui souhaiter bien évidemment le meilleur pour la suite.

Watson n’a disputé que cinq matchs cette saison, handicapé par des douleurs récurrentes au dos et au tendon d’Achille. Véritable légende du XV de la Rose, avec qui il a remporté trois 6 Nations dont un Grand Chelem en 2016, il a disputé deux Coupes du Monde (2015-2019) et s’est notamment hissé en finale de cette dernière. Formé aux London Irish, passé par Bath, l’ailier s’est exprimé, dans une vidéo relayé sur les réseaux sociaux, dans laquelle il ne cache pas sa légitime fierté : « Jouer pour l’Angleterre, rendre mes parents fiers et partager ces moments avec mes enfants, c’était tout ce dont je rêvais ».

Baptiste Serin guide Toulon vers les huitièmes

Baptiste Serin, est-il, sur les dernières semaines, le meilleur demi de mêlée français ? On serait tenté de répondre par l’affirmative. Bien évidemment, Antoine Dupont reste, bien devant ses « concurrents », si peut-on encore parler de concurrents tant il domine la hiérarchie au poste. Mais le meilleur joueur du monde en 2021, n’a que peu joué ces dernières semaines, malade puis en phase de reprise. Et en son absence, c’est bien le numéro 9 de Toulon, boudé par Fabien Galthié, qui a fait parler ses qualités techniques hors du commun.

Toujours doté d’une vision du jeu au dessus de la moyenne, il a éclaboussé de sa classe la rencontre face au Racing. On pense à cette action menant à un essai, où il enchaîne un rasant pour lui-même, une chistera puis une passe au pied décisive. La semaine dernière, face aux Harlequins, il a encore pesé, inscrivant notamment un essai de filou en bord de ruck. Buteur régulier, il porte le RCT sur ses épaules. Sa prestation contre Sale sera scrutée avec attention. Un résultat positif et les Varois termineront premiers de leur groupe. Et Baptiste Serin n’est pas étranger à la belle passe de son équipe.

L’Union Bordeaux-Bègles 20/20 ?

« Je sais bien, qu’il y a une forme de volonté d’annoncer le Stade Toulousain comme ultra-dominant. Écoutez, ce n’est pas le Stade Toulousain qui est ultra-dominant, c’est Bordeaux et à juste titre. Les Bordelais sont premiers de poule, bravo à eux et à nous d’essayer d’accrocher le wagon et le rythme qu’ils mettent. » Cette phrase, signée Ugo Mola en conférence de presse, fair-play sur le papier, mais sûrement utilisée pour enlever de la pression à ces joueurs, a tout de même le mérite de contenir un fond de vérité. Car si les Toulousains, tenants du titre, s’avancent comme les favoris à leur propre succession, force est de constater, que, dans cette poule 1, c’est bien l’Union Bordeaux-Bègles, qui, jusqu’à présent nous a donné la meilleure impression.

Les Girondins, premiers de poule avec 15 points réalisent un parcours parfait jusqu’à présent. Les Haut-Garonnais, eux, toujours aussi impressionnants, ont cependant connu un coup de mou en Afrique du Sud. Dans des conditions dantesques, entre chaleur et humidité extrême, les Rouge et Noir se sont imposés au bout de l’ennui mais n’ont su décrocher un bonus offensif qui pourrait peser, au terme d’une performance indigeste (8-20). S’il s’impose contre Leicester avec cinq points, le Stade Toulousain, devra, en contre partie, espérer une défaite ou succès à moins de cinq points de l’UBB pour reprendre ce fauteuil de leader. Difficilement envisageable donc. D’autant plus que Bordeaux-Bègles, en pleine confiance, va recevoir des Sharks, d’une faiblesse abyssale la semaine passée, comme à cours de rythme, incapables de multiplier les séquences de jeu. Les Toulousains devraient, sauf cataclysme, terminer tout de même meilleurs deuxièmes.

La faute donc à ces Girondins si souverains. Bousculés par Leicester en entrée de Champions Cup, les Bordelo-Béglais ont finalement décroché un succès bonifié avant de rééditer pareilles performances en Ulster (19-40) et récemment à Exeter (19-69). Étrillant ses adversaires, possédant un jeu offensif attrayant, sûrement le plus séduisant à l’heure de l’écriture de ces lignes, avec un pack solide, les pensionnaires de Chaban Delmas ont l’occasion de terminer meilleurs premiers en cas de succès bonifié à Chaban. Et donc de faire un véritable carton plein avec 20 points obtenus sur 20 possibles pour s’affirmer comme un réel prétendant au titre final.