Nouvelle claque pour Clermont, battu à domicile par un Racing 92 pas forcément brillant mais bien plus réaliste (21-23). Cinquième revers d’affilée en Top 14 pour les Jaunards, qui glissent doucement mais sûrement hors du Top 6. Et un Christophe Urios de plus en plus à cran, qui ne cache plus sa lassitude.
Une série noire comme le club en a rarement connu
C’est un passage à vide qui commence à faire tâche. Avec cinq défaites consécutives, dont trois au Michelin, l’ASM vit une séquence qu’on n’a plus l’habitude de voir à Clermont. Ce genre de spirale, le club ne l’a connue que deux fois depuis sa création : en 1992-93 et en 1965-66, rappelle France Bleu. Deux saisons très moyennes qui s’étaient terminées loin des ambitions affichées.
Alors que le Top 6 semblait encore atteignable il y a peu, la dynamique actuelle commence sérieusement à faire douter. Pas seulement les observateurs, mais aussi ceux qui sont au cœur du projet.
🎙️"C'est une défaite qui n'est pas méritée !"
— CANAL+ Rugby (@CanalplusRugby) March 22, 2025
Les mots de Christophe Urios après la courte défaite de son équipe à domicile face au Racing ❌#ASMR92 pic.twitter.com/6AYbQTVpGK
Dominer n’est plus gagner
Le scénario du match contre le Racing 92 est presque un copier-coller de certaines défaites précédentes : domination territoriale, volonté, intensité… et zéro efficacité. Clermont a pilonné la défense francilienne, franchi trois fois l’en-but… sans jamais réussir à valider.
“On tombe trois fois dans l’en-but, mais il aurait fallu marquer !”, lâche Urios, encore groggy. “Ce qui ne marche pas, c’est notre discipline. On est laborieux, on manque de maîtrise. Et quand tu ne marques pas dans les temps forts, tu laisses l’autre équipe espérer.”
Le Racing n’a pas proposé grand-chose, mais a su frapper au bon moment. Un essai plein d’opportunisme, une pénalité bien sentie à la 77e… et voilà Clermont qui s’écroule, encore.
Un Urios à cran, à la limite
Dans ses mots après le match, l’agacement du manager est plus que perceptible. Le ton est sec, les phrases sont courtes, la lassitude perce à chaque détour.
“J’en ai marre de voir mon vestiaire triste”, confesse-t-il, sans filtre. “Les gars sont affectés, déçus. C’est dur pour eux quand ils dominent autant, qu’ils s’y filent, et qu’ils ne sont pas récompensés.”
Urios refuse d’évoquer l’arbitrage – il est convoqué cette semaine en commission de discipline – mais son regard est ailleurs : il parle de fatigue mentale, d’un groupe qui doute, d’un jeu qui manque de calme et de méthode dans les moments chauds.
“On avait envie de marquer vite, mais on n’a pas su être patients. On s’est précipités, et dans ces conditions, c’est compliqué. Mais on était bien préparé, on était costauds. C’est pour ça que cette défaite est si dure à avaler.”
Une réaction attendue contre La Rochelle
Clermont reçoit La Rochelle samedi. Et autant dire que la pression sera maximale. Une nouvelle défaite à domicile, et la saison pourrait vraiment partir en vrille. Le discours d’Urios ne change pas : repartir au combat, retrouver de l’énergie, casser la dynamique. Mais entre les intentions et ce qui se passe sur le terrain, l’écart se creuse.
Le vestiaire semble toujours derrière son coach, mais ça commence à grincer. Et c’est tout un club qui cherche un second souffle.
Une saison suspendue à un fil
Le contenu des matchs est là, par moments. L’envie, aussi. Mais les erreurs s’accumulent, la confiance s’effrite, et les points ne rentrent plus. Clermont n’a plus gagné à la maison depuis novembre, et ça commence à se voir dans les attitudes, sur la pelouse comme en tribunes.
Il reste du temps, mais il en reste de moins en moins. Et l’ASM, qui avait retrouvé un peu de lumière avec Urios, est en train de retomber dans ses vieux travers. Le choc face à La Rochelle arrive comme une dernière alerte.
Sources : France Bleu, La Montagne
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO