À la veille d’un affrontement intense entre Clermont et Bordeaux-Bègles en Top 14, Christophe Urios, manager de l’ASM, marque un tournant tant stratégique que relationnel. Dans un contexte de tension avec les supporters et même certains membres de l’équipe, Urios ne recule pas, maintenant une approche innovante dans sa sélection et réaffirmant son engagement envers le projet auvergnat (Sud Ouest).
Une composition taillée pour le défi physique
Face à Bordeaux-Bègles, Urios a pris une décision inédite dans la construction de son équipe. Pour la première fois de la saison, il a opté pour un banc composé de six avants et seulement deux arrières. Cette tactique vise à répondre aux atouts girondins, connus pour leur puissance dans le jeu d’avant. Cette configuration pourrait permettre à l’ASM de rivaliser avec l’intensité physique que les Bordelais imposent souvent à leurs adversaires. Urios l’a affirmé dans une interview à La Montagne : l’accent est mis sur les ressources qui peuvent « faire basculer le match », et le défi physique semble être l’angle choisi.
Une autre innovation majeure est l’association de Léon Darricarrère et Pierre Fouyssac au centre du terrain, une première pour cette paire. En l’absence de joueurs clés comme Irae Simone, blessé, et George Moala, en méforme, cette combinaison pourrait apporter un équilibre différent et des possibilités nouvelles en attaque.
Des supporters divisés sur la méthode Urios
Malgré cette préparation, le contexte autour de Christophe Urios reste sensible. Depuis son arrivée à Clermont, l’ancien coach de l’UBB suscite des interrogations quant à son style et sa gestion des joueurs. En octobre, une pétition a même circulé parmi les supporters, protestant contre sa prolongation (Sud Ouest). Cette critique, relayée notamment par le groupe de supporters “Yellow Army”, pointe du doigt une perception de jeu trop restrictif et un manque d’alignement avec les valeurs offensives du club.
Les tensions internes se sont amplifiées lorsque l’ancien joueur Marvin O’Connor a publiquement critiqué Urios, attisant les doutes autour de la relation du manager avec son effectif. Cependant, Urios reste ouvert au dialogue, assurant à ses joueurs que son bureau est « ouvert jour et nuit » pour évoquer leurs ressentis, et affirmant qu’il comprend certains reproches. En effet, il reconnaît qu’il est impossible de faire « l’unanimité » et souligne le travail de « nettoyage » entrepris pour construire une équipe capable de viser le haut niveau.
Un match sous pression face à l’UBB
Sur le plan sportif, cette confrontation avec Bordeaux-Bègles représente un test majeur pour Clermont et Urios. En difficulté face à cette équipe depuis plusieurs saisons (une seule victoire lors des douze dernières rencontres), Clermont a besoin de cette victoire pour se relancer après une défaite amère contre le Stade Français (36-6). L’ambiance au stade Marcel-Michelin, plein à craquer pour l’occasion, pourrait être l’élément catalyseur qui permettra à Urios et ses hommes de rebondir.
Alors que la situation en coulisses reste fragile, une victoire contre Bordeaux-Bègles pourrait marquer le début d’un apaisement et redonner de l’élan à une équipe en quête de confiance.
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO