Champions Cup – Mayol sous tension : Toulouse revient sur la scène d’un vieux crime

Le Stade Toulousain débarque à Toulon avec un sac à dos bien chargé : une rivalité historique, des retrouvailles qui grattent, un volcan en guise de stade, et l’enjeu d’une demi-finale européenne au bout. Tout est là pour que ce quart de finale de Champions Cup fasse des étincelles.

L’antre de Mayol, ce chaudron qui attend les Rouge et Noir

Il n’y a pas beaucoup d’endroits en France où un match peut basculer juste à cause du décor. Mayol, c’est l’un de ceux-là. Le public toulonnais, debout dans les tribunes, hurlant son pilou-pilou comme un cri de guerre, va servir une ambiance maison dont les Toulousains avaient presque oublié l’existence.

Dernier passage avec du public ? 2017. Depuis, plus de repères. Pour certains joueurs, ce sera une grande première dans cette marmite. Et même pour les habitués comme Julien Marchand, le souvenir est lointain : un amical en 2014, au goût de rite initiatique.

Ugo Mola, qui connaît bien les lieux pour y avoir joué, n’a pas mâché ses mots dans France Bleu Occitanie : « Ce groupe n’est pas prêt à vivre ce qu’il va vivre ». Et quand il dit ça avec un demi-sourire, c’est qu’il y croit à moitié.

Jaminet, retour à la maison… ou pas

Parmi les ingrédients bien corsés de ce quart de finale, il y a aussi le nom de Melvyn Jaminet, désormais sous le maillot de Toulon. Il retrouve le club où il n’a pas laissé que des souvenirs sportifs.

Visiblement, l’histoire n’est pas complètement réglée. Mais Jaminet, lui, assure qu’il n’a rien à prouver. « Il est bien dans sa tête », affirme Pierre Mignoni, son manager, dans les colonnes de RugbyPass. « Il n’est pas en guerre avec Toulouse […] il a passé de très bons moments là-bas, point barre ».

40 ans de frites et d’amour vache

Le décor et les tensions actuelles sont déjà costauds. Mais cette affiche, Toulon – Toulouse, c’est aussi quarante années de clashs, de grandes finales, de sales coups et de génie pur. Petit rappel, pioché dans les cinq chocs majeurs listés par L’Équipe :

  • 1985, finale d’anthologie au Parc des Princes, Toulouse gagne 36-22 avec un triplé de Charvet. Le rugby français change d’ère.
  • 1988, bagarre générale sous la flotte à la Mosson, zéro essai, gros gnons, Toulouse s’incline 21-9.
  • 1989, Charvet encore lui, remonte tout le terrain et crucifie Toulon en finale.
  • 2013, Wilkinson vendange trois tentatives en fin de match, Toulouse gagne 13-12 à Ernest-Wallon.
  • 2024, lors du dernier face-à-face, 57-5 pour Toulouse à Mayol, avec un triplé d’Ange Capuozzo et des doublés de Mallia et Jelonch.
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Depuis cette claque d’octobre, Toulon a remis de l’ordre dans sa maison : neuf victoires sur douze, et une qualif’ en quart en balayant les Saracens 72-42.

Un billet pour Bordeaux… mais d’abord la guerre

Le vainqueur du jour gagnera un rendez-vous avec Bordeaux au Matmut Atlantique. Mais avant ça, il faudra survivre à ce match. Car oui, on parle bien de survie. Toulouse devra garder les nerfs au frais dans l’enfer de Mayol, gérer les coups de chaud, la pression populaire, et un adversaire qui joue avec les crocs depuis six mois.

Les Toulousains ont déjà gagné en Afrique du Sud cette saison, ils savent voyager. Mais la chaleur de Durban, ce n’est pas le rugissement d’un Mayol qui rêve de revanche.

À 16h, tout ce passé, toutes ces histoires, vont se condenser en 80 minutes qui peuvent tout relancer ou tout casser. Pas besoin d’ajouter plus. Le terrain parlera.

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J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO