Le Castres Olympique a validé son billet pour les quarts de finale de la Champions Cup au terme d’un scénario complètement fou face à Trévise. Menés de dix points à un quart d’heure de la fin et réduits à quatorze, les Tarnais ont trouvé les ressources pour l’emporter 39-37 dans les dernières secondes. Jérémy Fernandez, entré en fin de match, a joué les héros en marquant l’essai de la gagne… qu’il a lui-même transformé.
Une entame à fond, un Baget ultra-réaliste
Pas de round d’observation au stade Pierre-Fabre. Dès le début, les deux équipes se sont rendues coup pour coup. Et dans ce ping-pong offensif, c’est Rémy Baget qui a frappé fort. L’ailier a profité d’une énorme glissade de Rhyno Smith dès la 3e minute pour inscrire le premier essai du match, puis il a intercepté une passe flottante de Tomas Albornoz pour filer entre les perches à la 22e. Deux éclairs pleins de malice.
Avant ça, Castres avait déjà encaissé un essai sur un renvoi mal négocié, mais le CO s’est vite remis dans l’axe avec un essai de Théo Chabouni bien servi par Louis Le Brun, et un dernier ballon avant la pause aplati par Mathieu Babillot, toujours aussi précieux dans les zones de combat.
À la mi-temps, les Tarnais menaient 24-22, malgré plusieurs erreurs d’indiscipline et des points laissés en route au pied.
Le rouge de Séguret et le coup de chaud italien
Le match a basculé dès la reprise. Adrien Séguret, jusque-là impeccable, a pris un carton rouge direct pour un plaquage haut sur Albornoz. Castres se retrouvait à quatorze pour quasiment toute la seconde période. Trévise n’a pas laissé passer l’occasion : un essai tout en puissance sur ballon porté, un autre en bord de ligne signé Odogwu, et les Italiens prenaient dix longueurs d’avance (37-27 à la 63e).
On pensait alors Castres au bord de la rupture. Les Tarnais multipliaient les fautes, subissaient dans les rucks, et avaient déjà perdu Cocagi et Jedrasiak sur blessure. Papali’i, solide d’habitude, lâchait des ballons. La machine semblait rouillée, désordonnée. Trévise, de son côté, gérait plutôt bien, sans faire de bruit mais avec beaucoup d’application.
Quarter-Final bound 🤩@CastresRugby get the win in the final minutes, securing a clash with English giants Northampton Saints 💪
— Investec Champions Cup (@ChampionsCup) April 5, 2025
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Fernandez surgit, Castres explose
Mais Pierre-Fabre n’est pas un terrain comme les autres. Poussés par un stade chaud comme la braise, les Castrais ont décidé de tout jouer. Un petit jeu au pied bien senti de Baget, et c’est Christian Ambadiang qui relance la dynamique avec un essai en coin. Le CO revient à cinq points.
Puis vient cette séquence folle dans les 22 mètres de Trévise. Mêlée, feinte, trou de souris : Jérémy Fernandez slalome derrière son pack et aplatit. Égalité. Il reste cinq secondes. Fernandez ne tremble pas et claque la transformation : 39-37, renversement total.
Des leaders au rendez-vous, des maladresses aussi
Dans cette victoire au mental, certains ont surnagé. Baget a été décisif, autant par ses essais que ses gestes défensifs. Jack Goodhue, entré tôt après la blessure de Cocagi, a sorti une prestation propre et intelligente. Le Brun, bien dans le jeu mais irrégulier au pied, a manqué trois transformations qui auraient pu peser lourd.
Séguret, malgré une première mi-temps pleine, a payé cher son geste. Et Rhyno Smith, côté italien, est passé à côté de son match, à l’origine de plusieurs déséquilibres.
Northampton en ligne de mire
Avec cette victoire, Castres retrouvera un quart de finale européen pour la première fois depuis 2003. Ce sera le week-end prochain, à Northampton, champion d’Angleterre en titre et tombeur de Clermont (46-24). Un défi immense pour les hommes de Xavier Sadourny, qui se présenteront cette fois en outsiders complets.
Mais après un tel scénario, une chose est sûre : ce groupe castrais a du caractère. Et quand Pierre-Fabre pousse, il peut faire tomber n’importe qui.

J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO