Capuozzo meilleur ailier du Top 14 ? Stuart Hogg régale à l’ouverture, le Stade Français et Vannes se relancent, Bayonne impressionne : ce qu’il ne fallait pas rater du week-end

Porté par un Ange Capuozzo auteur d’un triplé, le Stade Toulousain a étrillé le RCT ce dimanche soir sur la pelouse du Stadium (57-5). L’ailier, danger permanent, confirme là son excellent début de saison sous les couleurs rouges et noires. Stuart Hogg, habituellement arrière, régale à l’ouverture avec Montpellier. Sous des trombes d’eau et sur un terrain détrempé, il a donné une leçon tactique lors de la victoire contre le Stade Rochelais, cantonnant les visiteurs dans leur camp grâce à un efficace jeu au pied. À la peine, le Stade Français Paris et le RC Vannes se sont relancés, disposant de Clermont (36-6) et Castres (34-28). L’Aviron Bayonnais, porté par sa jeunesse, impressionne et a terrassé Lyon à Gerland (38-49). Voici les informations du week-end qu’il ne fallait pas manquer.

Capuozzo, ce phénomène

Ce dimanche soir, le Stade Toulousain a étrillé Toulon (57-5), dans un Stadium aux anges. À l’issue de cette rencontre, nous avions envie de rendre hommage à un joueur. Lui ? C’est Ange Capuozzo. Débarqué dans la Ville rose à l’été 2022, l’ailier au gabarit de poche pose ses valises avec l’étiquette d’un joueur au potentiel énorme. Des vidéos de lui, traversant le terrain tant bien avec Grenoble en Pro D2 ou avec la sélection italienne, font le tour des réseaux sociaux. Mais à Toulouse, il va alterner durant deux saisons, le chaud et le froid, freiné notamment par des blessures à répétition.

Si bien qu’il a parfois été question de départ, certains osant même se demander, un temps, si son frêle gabarit était réellement adapté au rugby de haut niveau. Et finalement, Ange a fait taire tous ses détracteurs. Depuis le début de saison, le natif du Pont-de-Claix en Isère, rayonne sur l’aile toulousaine. L’arrière de formation, a disputé sept rencontres, dont six comme titulaire, mais a surtout inscrit, la bagatelle de cinq essais. Dont un triplé hier soir.

Sans conteste l’un des meilleurs ailiers du championnat depuis la reprise, déjà décisif contre Clermont il y a peu, Capuozzo, a une nouvelle fois éclaboussé la pelouse du Stadium de sa classe. Bien servi par Ramos en bout d’aile, il plongera en Terre promise peu avant la demi-heure de jeu. Avant de conclure un superbe mouvement amorcé par Juan Cruz Mallia, faisant parler ses cannes le long de la ligne de touche et d’effacer Enzo Hervé. Sa dernière réalisation, une fois encore servi par un caviar de Dimitri Delibes, viendra conclure une prestation XXL. Outre ses essais, ce sont ses capacités à être dangereux sur chaque prise d’initiative, de casser de nombreux plaquages, de venir ajouter sur le surnombre sur les attaques qui font de lui un joueur spécial. Ce match ne vient que confirmer les belles promesses entrevues. On a hâte de voir la suite.

Le Stade Français, match référence ?

Et si le Stade Français Paris tenait enfin le match qui va faire basculer sa saison dans une dynamique positive ? Les joueurs de la capitale, dos au mur, et inquiétants depuis septembre, ont réalisé un match plein, bien aidés par une mêlée retrouvée, portée par le retour de Giorgi Melikidze puis l’entrée de Gomez Kodela. JJ Van der Mescht, a vu son match XXL récompensé par un essai. Constamment dans l’avancée, son activité débordante fut remarquable. Julien Delbouis a lui réalisé l’un de ses meilleurs matchs sur ces derniers mois. Impactant, puissant, capable de casser plusieurs plaquages, son retour au premier plan a également permis au Stade Français de réaliser une prestation aboutie.

Il ne sera pas question de s’enflammer. N’oublions pas que jusqu’à présent, les hommes de Laurent Labit ont longtemps angoissé leurs supporters, incapables de tenir 80 minutes sans trou d’air. Et surtout, Clermont se montre d’une faiblesse abyssale loin de ses bases. Un déplacement périlleux à La Rochelle se profile. Mué à l’extérieur, il sera intéressant de voir si cette victoire a été une simple éclaircie dans un ciel sombre, ou si le Stade Français a réellement pris un nouveau virage en ce samedi soir. La formation parisienne a prouvé qu’elle était capable de bien mieux, que ses récentes sorties. Et c’est en cela que l’on est en droit d’en attendre davantage d’une équipe aux qualités évidentes. Si elle parvient à ressortir ce genre de match, alors elle pourrait de nouveau entendre parler de Top 6. Un succès à l’extérieur et tout sera relancé.

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Vannes joue à se faire peur mais se relance

Le voilà le deuxième succès de l’histoire des Bretons en Top 14 ! Mais que ce fut dur. On a bien cru, que les protégés de Jean-Noël Spitzer, allaient concéder une énième défaite frustrante, quand les Castrais, alors que le chrono avait dépassé la 80e, pilonnaient la ligne d’en-but vannetaise. Mais il n’en fut rien. Les Bretons se sont arc-boutés sous leurs poteaux en défense, et n’ont jamais lâché pour conserver ces six petits points d’avance au planchot.

Avec ce succès, le RCV prouve, une nouvelle fois, qu’il serait prémédité de l’enterrer. Excepté son succès au LOU, Vannes n’avait pas connu la victoire, concédant parfois des revers frustrants, de moins de quatre points. Cette fois, la pièce est tombée du bon côté. Un déclic, à l’instar du Stade Français ? Peut-être, mais ce succès rappelle aussi que les Vannetais, jamais largués, n’ont cependant pas de marges sur leurs adversaires et devront batailler dur pour décrocher le moindre succès. Ce succès face à un nouveau candidat au Top 6 montre, d’un autre côté, que Vannes a de la ressource. Le prochain déplacement à Perpignan, concurrent pour le maintien, s’avère déjà être décisif. Ce regain de confiance pourrait permettre aux Bretons d’aller chercher un succès capital en terre catalane. En tout cas, c’est un choc de bas de tableau attendu qui se profile.

Hogg en 10, Montpellier a trouvé la solution ?

On le sait, Stuart Hogg reste un talent à part. Après plus d’un an sans jouer, l’Écossais est sorti de sa retraite à l’intersaison, pour rallier l’Hérault et Montpellier. Sûrement le meilleur arrière de la dernière décennie, l’ancien joueur d’Exeter aux 100 sélections avec le XV du Chardon, est capable de dépanner au centre ou à l’ouverture. C’est à ce dernier poste, qu’il s’épanouit depuis maintenant deux journées au MHR. D’abord aligné à l’arrière, en début de saison, l’Écossais est désormais titularisé avec le numéro 10 dans le dos. Domingo Miotti pourtant très bon et complet, qui formait une superbe charnière à Oyonnax avec Jonathan Ruru, ne semble pas avoir les faveurs de ses entraîneurs. Thomas Vincent un poil en dessous, parfois décalé à l’arrière, c’est donc Hogg qui s’installe peu à peu à l’ouverture.

Un poste inhabituel donc pour le talentueux joueur, mais qui lui réussit plutôt bien. Contre La Rochelle (victoire 16-0), sous une pluie diluvienne, il a pesé sur la rencontre. D’abord dans ses tentatives face aux perches, dans un rôle de buteur qu’on lui connaissait peu (4/5). Ensuite, dans ce jeu au pied d’occupation, dans lequel il fut diablement efficace avec son demi de mêlée Cobus Reinach, mettant constamment les Maritimes sous pression. «J’ai eu la sensation qu’on a dominé stratégiquement ce match, notamment avec notre 10 écossais, avec un temps écossais », expliquait Joan Caudullo, le manager des Cistes, à l’issue de la rencontre dans des propos repris par Rugbyrama.

Ironie de l’histoire, alors qu’il compte dans ses rangs des ouvreurs de qualité, le MHR a-t-il trouvé en son arrière écossais, le titulaire au poste ? Possible, tant le joueur de 32 ans, pèse à ce poste et fait parler son expérience avec son coup de pied de mammouth. En tout cas, il pourra aider son club à décrocher son maintien le plus rapidement possible. Car quand il n’est pas empêtré dans ses affaires judiciaires, Stuart Hogg reste un magnifique joueur de rugby.

La formation bayonnaise, c’est le Brésil !

Mais que se passe-t-il à Bayonne en ce début de saison ? Inquiétant et faible lors des premiers matchs, l’Aviron Bayonnais est transfiguré depuis cette courte défaite à Bordeaux (30-27, 5e journée). Troisièmes au classement, les Basques ont terrassé le LOU sur ses terres (38-49), adversaire pourtant ô combien redoutable et qui réalise un très bon début de saison.

Avec une équipe remaniée, Bayonne s’est appuyé sur sa formation et sa jeunesse. Xan Mousques a inscrit un doublé et Tom Spring a permis, d’un exploit en solitaire, à son équipe de tuer le match, alors que Lyon était revenu dans la partie. Et dire que les Maqala, Mori, Hodge n’étaient pas là. S’il poursuit sur sa lancée, l’Aviron Bayonnais pourrait être la belle surprise de la saison. Et ça, pas grand monde, pas même nous, ne l’aurait prédit en septembre.