C’est officiel : Brice Dulin, l’un des visages les plus familiers du rugby français, dit stop. À 35 ans, l’arrière du Stade Rochelais tire un trait sur sa carrière de joueur, mais pas sur le rugby. Dès la saison prochaine, il basculera de l’autre côté de la ligne blanche pour intégrer le staff maritime (Rugbyrama).
Une suite logique après plusieurs semaines de réflexion et de signaux envoyés à demi-mot.
Un corps qui dit stop, des cervicales qui tirent la sonnette d’alarme
Depuis quelques mois, les voyants étaient de plus en plus clignotants pour Brice Dulin. L’idée d’une retraite sportive germait, sans jamais être vraiment officialisée. Il aura fallu attendre ce 27 mai pour que l’info sorte clairement : c’est bien la fin de l’aventure sur le terrain pour le natif d’Agen.
La cause ? Une arthrose aux cervicales, apparue de manière plus insistante après un match face au Stade Français début mars. Rien d’alarmant médicalement, pas d’opération prévue, mais des douleurs persistantes qui rendaient chaque contact plus lourd, chaque semaine un peu plus compliquée. À son âge, avec un corps déjà bien entamé, il a préféré écouter les signaux et anticiper.
Une reconversion dans son jardin
Pas question pour autant de raccrocher le rugby avec les crampons. Très vite, le Stade Rochelais lui a tendu la main. Le club lui a proposé d’intégrer le staff dès la saison prochaine, un projet qu’il a accepté. Dulin restera donc à La Rochelle, dans un environnement qu’il connaît parfaitement, et où son expérience pourra rapidement faire la différence.
Double champion d’Europe avec le club, double champion de France avec Castres et le Racing, 37 capes avec le XV de France, le palmarès est lourd. Et sa capacité à transmettre l’est tout autant. Un choix qui fait sens, autant pour lui que pour le club.
Nice, le Racing… mais c’est La Rochelle qui l’emporte
Pendant plusieurs semaines, des rumeurs d’un départ à Nice avaient agité les coulisses. Le projet du club azuréen, qui cherche à remonter en Pro D2, l’avait placé tout en haut de sa liste. Dulin est proche de Jean-Baptiste Aldigé, et l’idée d’un dernier défi dans le Sud avait de quoi séduire.
Le Racing 92, où il a brillé entre 2014 et 2020, était aussi dans la boucle. Mais c’est finalement la raison – et le cœur – qui ont parlé. Pas question de prendre le risque de trop. Ni de repartir de zéro. Il reste chez lui, à Deflandre.
Une fin qui n’a rien d’amère
Brice Dulin quitte les terrains apaisé. Il a eu le temps de mûrir sa décision. Il l’avait même presque prise il y a un an, avant une opération du genou qui lui avait redonné goût au jeu. Ces derniers mois, malgré les douleurs, il a savouré. Et maintenant, il veut transmettre.
Ce samedi, face à Vannes, il pourrait disputer ses dernières minutes en Top 14. Une sortie à la maison, à La Rochelle, devant son public. Sans fioriture. Juste la fin d’un chapitre, et le début d’un autre.
Un mec du terrain, pour le terrain
Le rugby, Dulin le connaît de fond en comble. Et ce n’est pas un rôle de consultant qu’il va embrasser, ni une planque. Ce sera du terrain, de l’humain, du quotidien. Son arrivée dans le staff rochelais n’est pas symbolique. C’est un vrai choix technique, et une volonté commune.
Il reste au contact, dans un groupe qu’il connaît, auprès d’un staff solide, dans un club qui a tout pour viser haut. Et il apportera, à sa manière, un regard neuf, une parole juste, et surtout, l’expérience de ceux qui ont joué les grands matchs.
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO