Melvyn Jaminet attend toujours son argent. Mourad Boudjellal, lui, a décidé de balancer. Dans une vidéo très cash, l’ancien boss du RCT démonte la version officielle autour du transfert de l’arrière international et dépeint un montage plus que flou où tout le monde semble avoir voulu jouer au plus malin.
Résultat : deux ans plus tard, Jaminet n’a pas vu la couleur du remboursement promis, et l’affaire pourrait bien éclabousser d’autres clubs.
450 000 € avancés, zéro remboursement
On est en avril 2025 et le Stade Toulousain n’a toujours pas remboursé Melvyn Jaminet pour les 450 000 € qu’il avait empruntés de sa poche pour racheter sa clause à Perpignan. À l’époque, le club rouge et noir voulait faire vite et propre, mais en restant dans les clous du salary cap. Résultat : un montage un peu tordu, qui passe aujourd’hui très mal.
L’idée était claire : le joueur paie d’abord, le club rembourse ensuite. Sauf que ce « ensuite » n’est jamais arrivé. Toulouse a même reconnu avoir contourné les règles, en acceptant une amende de 1,3 million d’euros. Mais malgré les engagements pris – notamment celui de solder l’affaire avant la Coupe du monde 2023 – rien n’a été versé.
Et les enjeux fiscaux ne sont pas anodins : rembourser l’arrière sans lui faire perdre d’argent, ce n’est pas simple. Un avocat a d’ailleurs été mis à disposition du joueur.
« À la rigueur, que chacun fasse ces embrouilles. Mais ferme ta gueule, quand t’as le cul sale » Mourad Boudjellal livre ses vérités sur l’Affaire Jaminet et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elles n’ont rien à voir avec la version « officielle ». pic.twitter.com/OlbVZknp8q
— Tanguy (@tanguyscigala) April 10, 2025
Version Boudjellal : “Pas de Tahiti, pas de magie, juste un contrat d’image”
Dans sa vidéo, Boudjellal dézingue les rumeurs sur un soi-disant versement à Tahiti pour un tournoi fantôme. Selon lui, tout est parti d’un contrat d’image monté avec l’aide d’un partenaire du Stade Toulousain. Le deal : associer l’image de Jaminet à ce partenaire contre 450 000 €, sur quatre ans. De quoi rembourser le joueur, qui lui, avait pris un prêt sur sept ans.
Mais le plan déraille. D’abord parce que Jaminet veut filer à Toulon, ce qui gêne le sponsor lié à l’image de Toulouse. Ensuite, à cause d’un pétage de plomb en Argentine, qui donne au partenaire une excuse pour se retirer. Résultat : plus de versements, et un joueur laissé seul avec ses traites.
Pour Boudjellal, le sponsor n’a pas joué le jeu, profitant d’une mauvaise passe pour se désengager. “Je ne défends pas tout ce qu’a fait Jaminet, dit-il, mais là, le partenaire se défile.” Et si Toulouse a voulu régler tout ça discrètement avec la Ligue, c’est surtout pour protéger son image. Pas pour réparer.
Arnaud Dubois dans le viseur, mais peut-être pas pour longtemps
L’autre nom qui revient souvent, c’est Arnaud Dubois, le fameux intermédiaire pointé du doigt dans les papiers de L’Équipe. Pour Boudjellal, c’est simple : il n’a rien volé, il est juste au mauvais endroit au mauvais moment. Et s’il est convoqué devant la DMCG (devenue A2R), il pourrait bien faire tomber quelques têtes.
“Si lui se met à parler, la tempête Jaminet à côté, c’est une brise”, lâche Boudjellal, qui promet que d’autres montages – à Hong Kong ou ailleurs – pourraient sortir. Il vise aussi des présidents trop bavards dans les médias, tout en pratiquant eux-mêmes des montages douteux avec des contrats d’image sur des stars du Top 14.
Et si on retirait des points à ceux qui trichent ?
Dans sa vidéo, Boudjellal pousse même le trait plus loin : “Si on devait retirer des points à tous ceux qui trichent avec le salary cap, dix clubs commenceraient le Top 14 avec des points en moins”. Une pique qui en dit long sur le climat actuel.
Loin d’être anecdotique, l’affaire Jaminet met surtout en lumière les dérives systémiques autour des transferts et des contrats d’image dans le rugby pro. Des arrangements plus ou moins bancals, des clubs qui font les comptes après coup, et des joueurs qui, au milieu, se retrouvent à gérer des crédits sur sept ans.
En attendant, Jaminet attend son argent, et Toulouse reste muet. Jusqu’à quand ?

J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO