Chambardement à Aguiléra : Cyril Arrostéguy devient le nouveau président du directoire du Biarritz Olympique, à la place d’Arnaud Dubois, écarté en plein orage administratif et financier. Un changement de gouvernance attendu, dans un contexte ultra-tendu.
Un virage net, sur fond de rétrogradation
Ce lundi 26 mai, le conseil de surveillance du BO a entériné la nomination de Cyril Arrostéguy à la présidence du directoire. Ce n’était plus vraiment une surprise. L’ancien membre du directoire, 36 ans, entrepreneur basque et fils d’un ex-président du club (1992-1996), succède donc à Arnaud Dubois, remercié après une séquence pour le moins rocambolesque.
Dubois avait d’abord présenté sa démission la semaine dernière… avant de la retirer à la dernière minute. Un geste qui n’a pas empêché le conseil de trancher net : tous les mandats du directoire ont été annulés. James Coughlan est confirmé dans l’équipe dirigeante, chargé du sportif.
Cette décision marque la fin d’une période trouble. Dubois, en poste depuis moins d’un an, n’aura pas survécu à la rétrogradation administrative en Nationale, décidée par l’Autorité de régulation du rugby (A2R). Un coup de massue qui a précipité la refonte de la direction.
Arrostéguy affiche la combativité
Le nouveau président ne cache pas l’urgence. Dès sa prise de fonction, Cyril Arrostéguy a affiché une ligne claire :
« On est plus motivés que jamais. On va se battre. On a les armes pour ça », a-t-il déclaré, assurant que le club travaille déjà sur le dossier d’appel contre la relégation (Rugbyrama).
Car le BO ne compte pas descendre sans lutter. Il attend toujours la lettre officielle de l’A2R justifiant la décision. À réception, le club aura sept jours pour déposer un recours, qui sera ensuite examiné par la commission d’appel de la FFR.
En coulisses, les équipes s’activent pour monter un plan solide, capable de rassurer les instances. Le mot d’ordre : réactivité. La deadline est serrée, mais le staff semble croire encore à un maintien en Pro D2.
Les investisseurs sortent du bois
Pour y parvenir, il faudra aussi convaincre financièrement. Plusieurs noms circulent autour de la table : Jeremy Erlich, ancien directeur musique de Spotify, qui avait déjà mis 3,5 millions d’euros sous séquestre, ou encore le fonds Otium de Pierre-Edouard Stérin. D’autres investisseurs sont en discussion. L’idée serait de créer un tour de table solide, avec un acteur principal épaulé par des partenaires locaux.
Le club veut éviter les erreurs du passé : pas question de foncer tête baissée dans des promesses incertaines. Arrostéguy insiste sur l’ancrage territorial et un projet structuré. L’assemblée générale prévue le 27 juin à 17 h devrait permettre d’en savoir plus sur la composition du futur actionnariat.
Hegarty, toujours dans le jeu
Autre figure clé dans cette phase : Shaun Hegarty, président du conseil de surveillance. C’est lui qui, au printemps 2024, avait porté la structure B.Otiful pour reprendre le club à la famille Gave. Aujourd’hui, il se dit prêt à céder les parts de B.Otiful aux nouveaux investisseurs, dans l’intérêt du club.
« On a construit de belles choses cette année. Du monde est revenu au stade. Les familles aussi. Si je peux encore aider, je le ferai. Sinon, je resterai le plus grand supporter du BO », a-t-il déclaré à la sortie du conseil (Rugbyrama).
Il reste volontaire, mais laisse la décision entre les mains de l’assemblée générale. La mairie, de son côté, continue à accompagner le club, notamment sur la question du terrain synthétique.
Un départ flou pour Arnaud Dubois
Quant à Arnaud Dubois, son avenir au sein du club reste flou. En plus de son rôle de président, il occupait le poste de directeur général en CDI, avec une rémunération jugée problématique dans le contexte actuel.
« On a acté son départ. Les conditions exactes sont encore à régler. C’est entre les mains des avocats », a précisé Arrostéguy (France Bleu).
Un épisode de plus dans la série chaotique autour de la gouvernance du BO. Dubois, qui avait tenté de construire un projet sans le soutien d’Otium, aura finalement échoué à sécuriser un financement viable. Le club paye aujourd’hui cet isolement stratégique.
Le club joue son avenir dans les prochaines semaines
Biarritz est à la croisée des chemins. Après des années de turbulences, le club cherche à se réinventer, vite et bien. Il faudra une gouvernance stable, un projet financier solide, et surtout, convaincre la FFR que le BOPB peut rester en Pro D2.
Les supporters, eux, espèrent que ce changement marquera le début d’une nouvelle ère, plus sereine. Pour Cyril Arrostéguy, c’est un baptême du feu. Mais il semble prêt à enfiler le bleu de chauffe, quitte à se brûler les ailes dans l’arène.
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO