Une chose est sûre. À l’aube de la demi-finale de vendredi face à Toulouse (21h05), l’Aviron Bayonnais aurait signé des deux mains en début de saison, pour un tel parcours. Pourtant, n’allez pas croire que les Basques se contentent de ça. La bande à Arthur Iturria est bien décidée à réaliser l’exploit face à un Stade Toulousain immensément favori, que certains annoncent déjà en finale dans dix jours.
Et comment leur en vouloir ? L’ogre haut-garonnais, bien que moins flamboyant ces dernières semaines, reste une machine à gagner, capable d’élever son niveau dès que les phases finales et le parfum du printemps arrivent. En face ? Bayonne est novice, n’a pas l’expérience de ces matchs de très haut niveau mais surtout, doit faire face à une pléiade de blessés.
Tuilagi, Tiberghien et Chouzenoux absents
Et parmi eux, plusieurs cadres. Manu Tuilagi donc, blessé aux côtes contre Toulon et déjà absent du barrage contre Clermont, qui manquera la demie au Parc OL. Au centre anglais, pierre angulaire du milieu de terrain ciel et blanc et ultra complémentaire avec le magicien Maqala, s’ajouteront Baptiste Chouzenoux et Cheick Tiberghien. Le premier, comme le révèle Midi Olympique, a été victime d’une commotion face à Clermont et sera trop juste pour endosser le numéro 7 contre Toulouse. C’est le très prometteur Esteban Capilla qui devrait le remplacer. Pour Tiberghien, il souffre, selon le bihebdomadaire, du cartilage des côtes et ne pourra tenir sa place dans le fond du terrain. Un coup dur tant l’ancien clermontois a su élever son niveau lors de ses dernières sorties.
Il sera remplacé par Yohan Orabé, l’ancien joyau de Mauléon, qui n’a plus foulé les pelouses depuis huit mois, la faute à des complications suite à une opération d’une pubalgie. Bref autant dire que cela n’est pas l’idéal, au moment d’affronter le tenant du titre, et sûrement ce qui se fait de mieux dans l’Hexagone avec son dauphin girondin.
Croire quand même en l’exploit
Seul éclaircie ? Les Toulousains eux aussi, devront se passer de plusieurs joueurs importants comme Antoine Dupont, Peato Mauvaka et vraisemblablement Paul Costes. On ne va pas se mentir, la plupart des aficionados de la balle ovale ne donnent pas cher de la bande à Grégory Patat. Et à vrai dire, cela se comprend. Mais les Basques, ont tout de même prouvé qu’ils avaient des vertus et étaient capables de renverser des montagnes. Aussi, les Bayonnais n’auront rien à perdre. Leur saison est déjà réussie et se hisser en finale en battant le Stade Toulousain serait un exploit sans précédent, presque une anomalie.
Les hommes d’Ugo Mola eux, ont la pression. Ils sont grands favoris, contre une équipe qui n’a pas l’habitude de ce genre de rendez-vous et se retrouvent plus ou moins dans la même situation que lors de la demie 2023 à Anoeta face à un Racing à qui tout le monde promettait l’enfer. Ils se savent aussi attendus, après “l’affront” subi en demi-finale de Champions Cup contre l’UBB. Les supporters veulent un titre cette saison et les Rouge et Noir n’ont pas le droit à l’erreur. Cette pression peut-elle faire déjouer des Toulousains moins fringants ? On en doute, quand on sait que la plupart de ces joueurs se nourrissent justement de ces grands matchs pour se sublimer.
On l’avoue, il y a peu de chose à quoi se raccrocher pour l’Aviron. A part quelques détails. Décomplexés, les partenaires de Camille Lopez peuvent surfer sur cette vague de confiance et cette euphorie qui a parfois permis à des équipes surprises de décrocher le Graal. On pense notamment au parcours castrais en 2018.
Pour cela, il faudra un engagement à toute épreuve, des joueurs à 100%, un Joris Segonds inspiré au pied comme il a su l’être tout au long de l’exercice et un paquet d’avant capable de répondre aux coups de boutoirs toulousains. Non Bayonne n’est pas favori. Mais cela reste un match à élimination directe. Et les Basques, bien que l’affiche soit déséquilibrée, espèrent bien réaliser l’un des plus grands exploits des dernières années et faire basculer toute une région dans une ivresse indescriptible.
Biberonné au rugby, tombé malade de ce sport lors de la Coupe du Monde 2003, alors que je savais à peine marcher, je suis le seul sudiste ayant renié le Stade Toulousain pour l’autre Stade… Français. Condamné à souffrir avec mon club de cœur, j’espère vous transmettre mon amour pour la balle ovale à travers XV Ovalie !