À Biarritz, le match le plus chaud se joue loin du terrain

Le Biarritz Olympique boucle sa saison ce vendredi face à Colomiers dans un match sans enjeu. Sur le pré, tout va bien : le maintien est en poche. Mais en coulisses, c’est une autre histoire.

Le club basque joue peut-être bien plus gros devant la commission de régulation du rugby français, avec une relégation administrative qui menace, malgré les efforts pour rétablir une situation financière complexe.

Maintien sportif assuré, avenir incertain

Trois semaines après avoir sécurisé sa place en Pro D2, le BO retrouve Aguiléra pour une dernière rencontre sans pression face à Colomiers, qualifié pour les barrages. L’enjeu n’est plus là. Ce qui agite le club, c’est l’audition des dirigeants par l’A2R, l’Autorité de régulation du rugby, prévue ce vendredi. C’est elle qui détient l’avenir du club entre ses mains.

L’institution, déjà à l’origine d’un retrait de cinq points en décembre (dont quatre rendus ensuite), attend désormais des garanties solides sur les finances du BO. À défaut, elle pourrait prononcer une rétrogradation à titre conservatoire. Le club aurait alors la possibilité de faire appel, mais le coup serait rude, surtout en termes d’image.

Otium, partenaire toxique devenu boulet

Depuis un an, Pierre-Édouard Stérin et sa société Otium occupent une place centrale – et gênante – dans l’équilibre financier du club. En juin dernier, Otium avait débloqué 1 million d’euros pour permettre au BO de passer l’examen de l’A2R, puis déposé 2 millions de plus dans une garantie à première demande. Une fiducie, en somme, dans laquelle les dirigeants ont régulièrement pioché pour tenir le budget à flot.

Problème : cette aide financière donne à Otium un droit d’entrée au capital si les sommes ne sont pas remboursées. Shaun Hegarty et Arnaud Dubois, soucieux de préserver leur indépendance, veulent absolument éviter ce scénario. Ils ont donc tout misé sur l’arrivée de nouveaux partenaires.

Jérémy Erlich entre en jeu, mais le compte n’y est pas

La solution pourrait s’appeler Jérémy Erlich, ancien cadre chez Spotify, désormais au conseil de surveillance du BO. Avec deux associés étrangers, il entend injecter 3,5 millions d’euros, soit l’équivalent des fonds déjà apportés par Otium. Une somme déjà placée sur un compte Carpa, censée montrer la bonne foi des dirigeants et leur volonté d’assainir la situation.

A lire :  Luka Matkava signe à Oyonnax

Mais l’A2R veut plus : pour valider le budget à moyen terme, elle exige 2 millions par saison sur deux ans, donc 4 millions au total. Pour l’instant, cette garantie n’est pas encore sécurisée. Et si rien ne bouge, le couperet pourrait tomber très vite.

Deux chemins, deux directions

Le BO est à la croisée des chemins. Soit les discussions aboutissent vite avec les nouveaux investisseurs, permettant au duo Hegarty-Dubois de garder les rênes et d’entamer une nouvelle page. Soit l’A2R estime les garanties insuffisantes, et Otium pourrait reprendre la main. Ce serait un virage radical, potentiellement synonyme de relégation, au moins temporaire, mais aussi de reprise en main complète du projet.

À Aguiléra, l’hypothèse d’une relégation n’est pas écartée. Elle serait surtout symbolique, car un appel suspendrait la décision, mais elle plomberait l’atmosphère autour d’un club déjà fragilisé par des mois d’instabilité.

Une saison entre envol et turbulence

Sportivement, le BO a vécu une saison en montagnes russes : cinq victoires pour commencer, une série noire de sept défaites, puis un retour plus serein pour décrocher le maintien. Rien n’a été simple. Et côté finances, le feuilleton Otium a occupé une bonne partie de l’attention, au détriment du terrain.

Les prochains jours diront si le BO peut repartir sur des bases plus saines avec un nouveau souffle économique. Ou s’il devra, une fois de plus, s’en remettre à des décisions extérieures pour continuer d’exister.

Source : Sud Ouest

whatsapp image 2024 07 31 at 09.08.32

J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO